samedi 31 janvier 2015

La science à la rencontre du bonheur

Reportage passionnant de la RTS dans lequel on apprendra entre autre que trop de choix nous gâche le plaisir, que nous ne sommes pas très bons lorsqu'il s'agit d'imaginer ce qui va nous rendre heureux, que l'argent ne fait pas nécessairement le bonheur - et c'est un millionnaire qui le dit :), qu'il existe un gêne qui déterminerait notre propension à être plutôt optimiste ou pessimiste, mais heureusement il n'y a pas de fatalité : la méditation et la psychologie positive permettant d'y remédier ; que nous prenons plus de plaisir à offrir qu'à recevoir, etc. A voir !

samedi 24 janvier 2015

Les fresques animistes de Maki Ohkojima

La nature et ses esprits sont à l'honneur avec l'artiste Maki Ohkojima. Ses peintures murales très colorées, fourmillant de détails, enchantent les petits comme les grands, et nous invitent à voyager dans un monde fantastique et merveilleux.



In the Forest


In the Forest mural by Maki OhkojimaIn the Forest mural by Maki OhkojimaIn the Forest mural by Maki OhkojimaIn the Forest mural by Maki Ohkojima

Wild Light

Wild Light mural by Maki OhkojimaWild Light mural by Maki Ohkojima

Star Song

Star Song mural by Maki OhkojimaStar Song mural by Maki OhkojimaStar Song mural by Maki Ohkojima

Trailblazer

Trailblazer mural by Maki Ohkojima

Let’s Talk About the Story of Big Sky

Let's Talk About the Story of Big Sky mural by Maki OhkojimaLet's Talk About the Story of Big Sky mural by Maki OhkojimaLet's Talk About the Story of Big Sky mural by Maki Ohkojima

Mountain Child

Mountain Child mural by Maki OhkojimaMountain Child mural by Maki OhkojimaMountain Child mural by Maki Ohkojima

lundi 19 janvier 2015

La parabole des oiseaux noirs et des oiseaux blancs



«Non seulement, Tierno Bokar s'abstenait de juger autrui, mais encore il essayait de nous faire comprendre qu'une bonne pensée est toujours préférable à une mauvaise, même lorsqu'il s'agit de ceux que nous considérons comme nos ennemis. Il n'était pas toujours facile de nous convaincre, comme le montre l'anecdote suivante où il fut amené à nous parler des oiseaux blancs et des oiseaux noirs.

«Ce jour-là, Tierno avait commenté ce verset : "Celui qui a fait le poids d'un atome de bien le verra ; celui qui a fait le poids d'un atome de mal, le verra" (Coran XC, 7 et 8).»

Comme nous le questionnions sur les bonnes actions, il nous dit :

- La bonne action la plus profitable est celle qui consiste à prier pour ses ennemis.

- Comment ! m'étonnai-je. Généralement, les gens ont tendance à maudire leurs ennemis plutôt qu'à les bénir. Est-ce que cela ne nous ferait pas paraître un peu stupide que de prier pour nos ennemis ?

- Peut-être, répondit Tierno, mais seulement aux yeux de ceux qui n'ont pas compris. Les hommes ont, certes, le droit de maudire leurs ennemis, mais ils se font beaucoup plus de tort à eux-mêmes en les maudissant qu'en les bénissant.

- Je ne comprends pas, repris-je. Si un homme maudit son ennemi et si sa malédiction porte, elle peut détruire son ennemi. Cela ne devrait-il pas plutôt le mettre à l'aise ?

- En apparence, peut-être, répondit Tierno, mais ce n'est alors qu'une satisfaction de l'âme égoïste, donc une satisfaction d'un niveau inférieur, matériel.

Du point de vue occulte, c'est le fait de bénir son ennemi qui est le plus profitable. Même si l'on passe pour un imbécile aux yeux des ignorants, on montre par là, en réalité, sa maturité spirituelle et le degré de sa sagesse.»

- Pourquoi ? lui demandai-je. C'est alors que Tierno, pour m'aider à comprendre, parla des oiseaux blancs et des oiseaux noirs.

- Les hommes, dit-il, sont les uns par rapport aux autres, comparables à des murs situés face à face.

Chaque mur est percé d'une multitude de petits trous où nichent des oiseaux blancs et des oiseaux noirs. Les oiseaux noirs, ce sont les mauvaises pensées et les mauvaises paroles.

Les oiseaux blancs, ce sont les bonnes pensées et les bonnes paroles. Les oiseaux blancs, en raison de leur forme, ne peuvent entrer que dans des trous d'oiseaux blancs et il en va de même pour les oiseaux noirs qui ne peuvent nicher que dans des trous d'oiseaux noirs.

Youssouf et Ali
« Maintenant, imaginons deux hommes qui se croient ennemis l'un de l'autre. Appelons-les Youssouf et Ali.

Un jour, Youssouf, persuadé que Ali lui veut du mal, se sent empli de colère à son égard et lui envoie une très mauvaise pensée.

Ce faisant, il lâche un oiseau noir et, du même coup, libère un trou correspondant. Son oiseau noir s'envole vers Ali et cherche, pour y nicher, un trou vide adapté à sa forme.

Si, de son côté, Ali n'a pas envoyé d'oiseau noir vers Youssouf, c'est-à-dire s'il n'a émis aucune mauvaise pensée, aucun de ses trous noirs ne sera vide.

Ne trouvant pas où se loger, l'oiseau noir de Youssouf sera obligé de revenir vers son nid d'origine, ramenant avec lui le mal dont il était chargé, mal qui finira par ronger et détruire Youssouf lui-même.

Mais imaginons qu'Ali a, lui aussi, émis une mauvaise pensée. Ce faisant, il a libéré un trou où l'oiseau noir de Youssouf pourra entrer afin d'y déposer une partie de son mal et y accomplir sa mission de destruction.

Pendant ce temps, l'oiseau noir d'Ali volera vers Youssouf et viendra loger dans le trou libéré par l'oiseau noir de ce dernier. Ainsi les deux oiseaux noirs auront atteint leur but et travailleront à détruire l'homme auquel ils étaient destinés.

Mais une fois leur tâche accomplie, ils reviendront chacun à son nid d'origine car, est-il dit :Toute chose retourne à sa source

«Le mal dont ils étaient chargés n'étant pas épuisé, ce mal se retournera contre leurs auteurs et achèvera de les détruire.

L'auteur d'une mauvaise pensée, d'un mauvais souhait, d'une malédiction est donc atteint à la fois par l'oiseau noir de son ennemi et par son propre oiseau noir lorsque celui-ci revient vers lui.

La même chose se produit avec les oiseaux blancs. Si nous n'émettons que de bonnes pensées envers notre ennemi alors que celui-ci ne nous adresse que de mauvaises pensées, ses oiseaux noirs ne trouveront pas de place où loger chez nous et retourneront à leur expéditeur.

Quant aux oiseaux blancs porteurs de bonnes pensées que nous lui aurons envoyés, s'ils ne trouvent aucune place libre chez notre ennemi, ils nous reviendront chargés de toute l'énergie bénéfique dont ils étaient porteurs.

Ainsi, si nous n'émettons que de bonnes pensées, aucun mal, aucune malédiction ne pourront jamais nous atteindre dans notre être.

C'est pourquoi il faut toujours bénir et ses amis et ses ennemis. Non seulement la bénédiction va vers son objectif pour y accomplir sa mission d'apaisement, mais encore elle revient vers nous, un jour ou l'autre, avec tout le bien dont elle était chargée.»

C'est ce que les soufis appellent l'égoïsme souhaitable. C'est l'Amour de Soi valable, lié au respect de soi-même et de son prochain parce que tout homme, bon ou mauvais, est le dépositaire d'une parcelle de la Lumière divine. C'est pourquoi les soufis, conformément à l'enseignement du Prophète, ne veulent souiller ni leur bouche, ni leur être par de mauvaises paroles ou de mauvaises pensées, même par des critiques apparemment bénignes. »
Tiré de vie et enseignements de Tierno Bokar, par Hamadou Hampaté Bâ

Mise en image poétique de la parabole

Oiseaux blancs et oiseaux noirs par achblog


Photo de présentation provenant du documentaire "le sage de Bandiagara" sur la vie de Tierno Bokar

mercredi 14 janvier 2015

La Nébuleuse de la Carène

Magnifique nébuleuse de la Carène, qui est une grande nébuleuse brillante englobant plusieurs amas ouverts d'étoiles. Elle se situe à une distance estimée entre 6 500 et 10 000 années-lumière de la Terre. 

Cette photo est une image colorisée de la nébuleuse de la Carène résultant de l'assemblage de 47 clichés pris grâce au Télescope spatial Hubble. Le rouge correspond au soufre, le vert à l'hydrogène, et le bleu à l'émission d'oxygène.

Le résultat est impressionnant !



Credit for Hubble Image: NASAESA, N. Smith (University of California, Berkeley), and The Hubble Heritage Team (STScI/AURA)


http://hubblesite.org

Hommage à un homme libre

AU COTÉ DE CABU 
DE WOLINSKI ET 
DES AUTRES, BERNARD 
MARIS, "ONC'BERNARD" 
EST MORT DE SON COURAGE

D'une intelligence supérieure et d'une culture stupéfiante, on serait très vite impressionné par Bernard Maris s'il n'avait pas eu le don de mettre tout le monde à l'aise et de faire rire. Car Bernard Maris, c'était quelqu'un que l'on tutoyait tout de suite. Quelqu'un que l'on voulait comme ami.
Bernard Maris
Simple, gentil, drôle et immensément brillant. Sur le plan intellectuel,Bernard Maris était, à l'instar des grands esprits, inclassable. Economiste de formation et historien de l'économie, journaliste et écrivain. Fin connaisseur de l'économiste Maynard Keynes, tout aussi bien que du psychanalyste Sigmund Freud. Auteur d'un essai littéraire à succès sur le romancier Michel Houellebecq ... Inclassable, donc. Mais toujours libre. Libéré du discours dominant : il aura été un leader dans la construction d'une pensée alternative, dans sa vulgarisation et sa diffusion.

Bernard Maris était avant tout un fin observateur de la société. Il militait pour le « réencastrement » de l'économie dans le réel, dans le social. Il a participé à la réhabilitation de notions telles que le don et la gratuité ainsi qu'au développement du tiers secteur.

Grand lecteur de René Girard, Bernard Maris a toujours condamné la violence. Violence de la guerre (il est l'auteur d'un ouvrage sur le premier conflit mondial « L'homme dans la guerre ») mais surtout violence de l'économie. Contre la violence prédatrice de l'évolution du capitalisme moderne que ce soit envers la nature ou envers l'homme lui-même. Militant, il en appelait à la création d'une économie « positive », plus humaine, plus citoyenne, plus écologique. Il s'élevait contre la violence de l'économie mais aussi contre son hégémonie. Il est l'auteur d'un « Antimanuel » d'économie, mais aussi de pamphlets contre la domination du discours néolibéral. Autant d'ouvrages rédigés avec talent et humour, lui qui aimait répéter que « l'économie est de l'idéologie mise en équation ».

Economiste « hétérodoxe » dans le sens où il ne faisait pas de la croissance l'alpha et l'oméga du progrès économique. Il avait parfaitement intégré les limites de la biosphère, notre finitude. Economiste hétérodoxe mais respecté. Son talent et ses compétences étaient reconnus de tous. Proche de Michel Rocard, membre du conseil général de la Banque de France, il avait été promu Chevalier de l'Ordre National de la Légion d'Honneur cet été.

Aux cotés de Cabu de Wolinski et des autres, Bernard Maris, « Onc'Bernard » est mort de son courage. Il était, avec Charlie Hebdo, journal dont il était un actionnaire, un symbole de la liberté d'expression. A ce titre, il restera une source d'inspiration pour les écologistes, pour tous les pacifistes non-conformistes, et pour toutes les pensées créatrices et capacités de se révolter. La Fondation Nicolas Hulot et son conseil scientifique, dont il était membre, ont perdu un homme libre, dont l'apport à la pensée et à l'action est inestimable.

lundi 12 janvier 2015

Dieu se niche dans la poitrine d'un rouge-gorge


"Dieu est le plus fin du fin du fin de la vie. Tellement transparent qu’il est indéchirable. Le dernier fil ne lâche pas. Tout le reste va lâcher. Nos solidités, nos savoirs, nos volontés ne tiennent pas la route. Tôt ou tard, elles cassent - d’autant plus facilement qu’elles sont crispées sur elles-mêmes. Mais un duvet de moineau ou l’aigrette du pissenlit, ça ne se brise pas. C’est tellement léger que ça ne peut pas connaître cette mésaventure. Moi, le Dieu dont je parle parfois, sans doute trop d’ailleurs, il ne tient pas dans le coffre-fort d’une église ou d’un dogme. Il tient dans la poitrine d’un rouge-gorge. Plutôt étonné, comme le sont les rouges-gorges, de nous trouver sur sa route." Christian Bobin

Photo de P. Massaux

samedi 10 janvier 2015

Je suis Charlie, Yo soy Charlie, Jsem Charlie Hebdo...



A voir la Grande Librairie consacrée à Charlie Hebdo avec Daniel Pennac, Gérard Mordillat, Tahar Ben Jelloun, Virginie Despentes, Uderzo et Enki Bilal : http://culturebox.francetvinfo.fr/emissions/france-5/la-grande-librairie

Emission passionnante, intelligente qui offre un hommage bienveillant, amical et pudique à Charlie Hebdo.

Pour contrer et limiter le champ d'influence de toute sorte de fanatisme, la meilleure arme est l'éducation, la Culture, les livres, la lecture, et surtout transmettre aux enfants, ou réapprendre avec eux, à s'émerveiller...

mardi 6 janvier 2015

La vérité inexprimable des souffles avec Christian Bobin


 Malheur à vous qui avez fait du Christ un fils de bonne famille. Les saints et les joueurs de jazz ne sont pas des gens convenables, c’est pourquoi les connaître donne tant de joie. La main en suspens au-dessus du clavier, Thelonious Monk appelle en silence. « Il y a quelqu’un ? » est la question posée. On entend la même question dans les psaumes. Chaque note est jouée dans l’espérance d’entendre la réponse. Les musiciens de jazz ne vieillissent jamais. Avec le temps, ils deviennent des montagnes sacrées aux vapeurs de tabac anglais, chefs-d’œuvre de joie-sagesse. Monk a fini ses jours dans un appartement new-yorkais, au milieu d’une centaine de chats regardant les étoiles tituber sur les eaux noires de l’Hudson, toute l’Égypte dans leurs yeux. Une baronne l’avait adopté avec son épouse. Isabelle Rimbaud, Dora Diamant, Nadejda Mandelstam : les femmes qui prennent soin des poètes, on devrait comme je le fais ici recopier leur nom, faire en sorte que la mousse du temps ne le recouvre jamais.

Dans les dernières années, Thelonious Monk ne touchait plus aucun piano, ne parlait plus. Ce n’était pas la folie. La folie est un bêlement d’agneau égaré. C’était la paix immense que savent les nouveau-nés. Il avait rejoint ce royaume jadis entrevu entre deux notes. Vivre répond à tout. Oui, sans aucun doute, « il y a quelqu’un ». J’ai vu une pauvresse dans une galerie marchande compter ses sous. De sa main droite, elle prélevait une à une les petites pièces en cuivre dans sa main gauche comme on cueille des mûres, en prenant soin de ne pas les écraser. Une lumière sortait de ses mains. Son attention valait celle d’une sainte. Son courage m’éblouissait. Il faut du courage pour tout, même pour ramasser un crayon tombé à terre. Nous sommes des brouillons de poème, les tentatives que fait Dieu pour prendre l’air. La paix intérieure est la seule terre sainte.

J’écoute un hibou dans l’opéra glacé de la nuit. Je ne crois pas à ce qu’on me dit. Je crois à la manière dont on me le dit. Je crois à la vérité inexprimable des souffles. Je crois au Dieu qui fait briller le poil des chats et les yeux des vieux pianistes de jazz. Elle est si brève, la vie interminable. Je donne mon cœur aux vagabonds qui dorment dans les fossés des livres. La vie est un conte de fées avec ses forêts, ses ogres et sa chance ultime. Je ne crois à rien de raisonnable. Les saints surgissent de leurs écrits le visage barbouillé du miel des lumières, comme des ours de l’absolu. Ce qui peut être expliqué ne mérite pas d’être compris. Je crois que nous passons le meilleur de notre vie à construire des fenêtres pour encadrer le vide et que c’est la plus belle partie du conte de fées.

Christian Bobin

Ecrivain et poète, Christian Bobin a récemment publié L’Homme-joie (L’Iconoclaste) et La Grande vie (Gallimard, 2014).


lundi 5 janvier 2015

Bonne année 2015


Bonne et heureuse année 
à toutes celles et ceux qui feront escale sur ce blog

Je vous souhaite Mille et une douceurs pour 2015, 
de belles et enrichissantes rencontres humaines, animales, littéraires, artistiques..., 
et une multitude de petits émerveillements
 tout au long de l'année ****


Illustration de May Ann Lumbang Licudine