lundi 28 avril 2014

Le chat qui allait seul son chemin


Savoureuse lecture du conte de Kipling par Jean Claude Ameisen, accompagné par des comédiens qui se font clairement plaisir. Cette histoire nous raconte comment le chat fût "domestiqué" par l'homme, enfin en l'occurrence ici par la femme... ou peut être comment, plus précisément, comment le chat nous a domestiqué :)



En préambule, Jean Claude Ameisen site des textes d'écrivains amoureux de chats. Et après le conte, il nous informe des derniers découvertes sur les premières domestications de l'homme.

Bonne écoute, et soyez prêt à retomber en enfance :

Illustration : Camille Camellya Danneels 
 






jeudi 24 avril 2014

La face invisible de « Star Wars »

En près de 40 ans, et bientôt 7 épisodes, la saga « Star Wars » est devenue un mythe. Pourquoi fascine-t-elle ? Et si elle traçait un véritable chemin initiatique ? Décryptage d’une épopée, de l’ombre à la lumière. 



« J’avais 11 ans lorsque j’ai vu le premier épisode, se souvient J.J Abrams, réalisateur du futur Star Wars 7, dont le tournage débutera en mai 2014. Ce film m’a marqué à jamais. Tout était possible, il existait dans l’univers un monde inconnu, d’une incroyable richesse. C’est ce qui, aujourd’hui encore, nous interpelle. »

Un monde inconnu ? Parle-t-il simplement d’un univers où d’autres planètes sont peuplées, où les guerres se règlent dans les étoiles ? Pas forcément. Sous ses allures classiques d’affrontement entre le bien et le mal, Star Wars évoque les arcanes éternels de l’humanité… et en donne les clés. « George Lucas a été très influencé par le travail de l’américain Joseph Campbell sur les mythes, la façon dont ils s’articulent et ce qu’ils nous enseignent », indique l’universitaire Paul-Georges Sansonetti dans l'émission de radio Bob vous dit toute la vérité. Depuis la nuit des temps, d’un bout à l’autre de la planète, ces récits aux structures étrangement similaires ont pour but de nous transmettre un message. Que nous révèle donc l’histoire de Luke Skywalker ?

Voyage initiatique


Au début de la saga, le héros est un jeune homme ordinaire. Un concours de circonstances, pourtant, l’amène à s’extirper de son train-train, traverser ses peurs, transcender ses doutes et ses blessures pour relever des défis périlleux, en tirer une sagesse et accomplir un destin extraordinaire. « Son nom, déjà, n’a rien d’anodin, note Paul-Georges Sansonetti. Skywalker : celui qui marche au ciel, qui va prendre la mesure de sa dimension céleste. » Car là est bien le sujet, dans les parcours croisés de Luke et de son père, Anakin, devenu le maléfique Dark Vador. Qu’est-ce qui, à un moment donné, nous fait pencher vers l’ombre ou bien vers de la lumière ? « Selon l’expression du Tao, il n’y a pas l’épaisseur d’un fil d’araignée entre le bien et le mal », rappelle Paul-Georges Sansonetti. A chaque instant, « on peut basculer d’un côté ou de l’autre ». La vie ne cesse de nous meurtrir, de nous challenger. Le choix est nôtre : nous laisserons-nous aller à la peur, à la colère, l’impatience, l’orgueil, la convoitise ou la soif de puissance, ou parviendrons-nous à dépasser cette tentation pour affronter notre part d’ombre, parvenir à la transcender et rayonner d’autre chose, plus vaste que nos égos ?

« Star Wars transmet l’idée qu’on récolte toujours ce que l’on sème », note Paul-Georges Sansonetti. Mais la saga n’est pas qu’une histoire de karma. Epaulé par la confrérie des chevaliers Jedi, Luke Skywalker découvre peu à peu que la maîtrise de son intériorité peut l’ouvrir à un monde plus vaste. Tout à la fois combattants de la justice et de la paix, gardiens d’une vérité et mentors spirituels, ces Jedi – à la croisée du Merlin du Roi Arthur, du Gandalf des hobbits, des Chevaliers de la Table ronde et des Samouraïs – transmettent au jeune homme un enseignement fondé sur la reconnaissance et la maîtrise de la Force, « un champ d’énergie qui nous entoure, nous pénètre, lie tous les êtres vivants et toutes les galaxies » - comme l’un d’eux dans le film. La notion n’est pas nouvelle : c’est le Chi des chinois, le Prana des hindous, le Dieu des religions monothéistes, le principe polynésien de Mana, le Ka de l’Egypte ancienne « qui désigne à la fois la force vitale et spirituelle, et le corps subtil, explique Paul-Georges Sansonetti. Pour les égyptiens, le point de concentration du Ka était une colonne représentant la colonne vertébrale d’Osiris, qu’ils appelaient le Djed »… Et dont Georges Lucas s’est peut-être inspiré pour nommer ses chevaliers.

L’entraînement que reçoit Luke Skywalker est donc une sorte de « yoga », de discipline complète de l’être destinée à faire taire le bruit du mental, se défaire des réflexes conditionnés, se relier à son intuition et prendre peu à peu conscience que nous ne sommes pas que matière, qu’une force subtile nous entoure, qu’il est possible de s’y connecter et de l’utiliser, si tant est que nous parvenions à limer notre égo pour atteindre l’unification du corps et de l’esprit, de soi et de tout le reste. Alors, comme les Jedi, nous serons capables de pouvoirs qui peuvent paraître extraordinaires (suggestion mentale, kinesthésie, sixième sens, télépathie)… Mais qui sont décrits par toutes les sagesses ancestrales, que ce soit le bouddhisme, le vedanta, l’alchimie ou la cabbale, comme le signe d’une progression vers la lumière.

Vers la non-dualité


« Dans Star Wars, ce yoga est enseigné depuis 800 ans par Yoda », remarque Paul-Georges Sansonetti, une espèce de tortue dont les oreilles pointues « captent les vibrations du monde. En extrême-Orient, la tortue incarne la sagesse, parce qu’avec son ventre plat et carré, symbole du monde matériel, et son dos rond, symbole du cosmos, elle se situe en équilibre entre la Terre et le Ciel. Son nom renvoie aussi à yod, la plus petite des lettres hébraïques, qui contient en germe toutes les autres. » Pour les spécialistes, la saga fourmille ainsi d’informations codées. La mère de Luke, par exemple, s’appelle Padme – « lotus » en sanskrit, emblème de l’accomplissement spirituel ; elle vit sur la planète Naboo, nom d’une divinité babylonienne de la sagesse ; elle règne sur un environnement vert et généreux évocateur de Gaïa, aux antipodes du monde métallique et sans âme mis en place par l’Empire. La maison mère de l’ordre Jedi « est un véritable mandala en trois dimensions, indique aussi Paul-Georges Sansonetti. Elle se compose d’une enceinte carrée, flanquée de quatre tours aux angles et d’une tour centrale, symbole de l’axe qui permet de passer du monde terrestre au monde céleste ».

Pour y parvenir, le héros a besoin de s’entourer. Comme Frodon avec la Communauté de l’Anneau, Luke ne peut réussir sans ses compagnons. Une fois encore, exit le dualisme et la présomption de penser qu’on est seul assez puissant ! Les troupes qui finiront par vaincre le Mal sont fortes de leur diversité : tous leurs membres sont différents, tous savent mobiliser leurs ressources propres, coopérer et apprendre des autres, au service d’un bien commun qui dépasse leurs individualités. Dans Star Wars, Han Solo se défait ainsi peu à peu de ses postures de cowboy cynique et marginal pour s’ouvrir à l’altruisme, et s’engager dans une cause qui ne le concerne pas directement.

Jusqu’à la leçon finale : quand Luke, toute peur et toute haine dépassées, choisit d’essayer de ramener son père vers le bien, quitte à y perdre la vie, puis quand Dark Vador décide de sortir son fils des griffes de l’Empereur et de débarrasser la galaxie de celui-ci, « on est en pleine alchimie », dit Paul-Georges Sansonetti : les dualités se réconcilient, l’équilibre est rétabli, les ténèbres se convertissent en lumière. Cette force de métamorphose est en nous. Toutes les sagesses traditionnelles s’en font l’écho. De son acceptation, de sa compréhension, peut naître un rapport au monde plus juste, plus profond, où matériel et spirituel, visible et invisible cohabitent – comme à la fin de Star Wars, quand les Jedi défunts se tiennent aux côtés des vivants.

Le message est toujours d’actualité : quelle place faisons-nous à la Force dans nos vies ? Lorsque George Lucas a imaginé Star Wars, le monde occidental aspirait à un changement de société : la France sortait de mai 68, les Etats-Unis s’enlisaient dans la guerre du Vietnam et le scandale du Watergate, le choc pétrolier engendrait de graves tensions économiques… De tout temps, de la Rome antique à l’Allemagne hitlérienne, le monde a vacillé sous les luttes de pouvoir, la corruption, la perte de l’intérêt général, la volonté de toute-puissance. Pourquoi en arrivons-nous là ? Que changer à nos façons d’être et d’envisager le monde pour redonner à notre humanité un sens, la reconnecter à sa source ? Quand l’homme comprendra-t-il qu’il ne peut continuer dans le culte du « moi je » et de l’avoir ? Qu’il existe un ordre et une force capables de le guider, de le connecter à tout l’univers, de le relier à une justesse de vision, d’intention et d’action ? « Le film nous enseigne qu’il est utile d’ouvrir notre cœur à la part de mystère de la vie », conclut l’une des intervenantes du documentaire Star Wars, les origines d’une saga. « Cela nous aide à accomplir notre propre voyage du héros. » Que le périple commence. Que la force soit avec nous. 
Sourcewww.inrees.com


Photo : © Stars Wars Georges Lucas

vendredi 11 avril 2014

Explorers de Joe Dante

Si enfant ou ado, vous rêviez avec un bout de circuit électronique et les babioles qui trainaient dans votre grenier ou garage, de fabriquer un engin spatial... ce film de 1985 est à (re)découvrir !

"Derrière cette façade de petit blockbuster foutraque pour graine de héros, Explorers cache un conte sensible d’une rare justesse, rempli d’affection et de mélancolie sur les illusions de l’enfance et l’appréhension du monde réel qui l’entoure, un véritable hommage à l’innocence perdue"
Lire la présentation et critique complète : www.filmdeculte.com

"Empreint d'une douce nostalgie et croquant parfaitement ses personnages interprétés avec naturel (on reconnaîtra un tout jeune Ethan Hawke), "Explorers" est une ode aux rêves et au merveilleux"
Lire la critique complète : www.senscritique.com