vendredi 27 septembre 2013

Que nous apprend le rêve ?

Pour la philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle, auteur d’« Intelligence du rêve », le rêve n’est pas une fantaisie du cerveau, mais un puissant outil de savoir et de transformation. Qu’a-t-il à nous apprendre ?
 Quels horizons dessine-t-il ? Entretien.

© Anja Photography
Quelle est l’utilité du rêve ?
Dans la vie, nous nous heurtons souvent aux mêmes problèmes, nous répétons les mêmes chagrins, les mêmes situations. Par cette répétition, nous cherchons à réparer une situation. Mais nous ne cessons de retomber, parce que notre conscient, qui aime la tranquillité, se masque les éléments perturbateurs. Le rêve, lui, les réinvite. Il se fait l’intercesseur des choses importantes que notre être a à nous dire, mais que notre conscient ne veut pas entendre. Il contourne les censures et les interdits, dévoile les faux semblants, met à jour les fantasmes… Mais inaugure aussi un chemin. Il ne fait pas seulement signe vers les blocages de notre histoire et les postures dans lesquelles nous sommes figés : il propose des pistes nouvelles pour en sortir, offre des clés pour construire une autre perception du présent et un autre avenir. C’est une sorte de signal. Comme Tobie Nathan, je considère qu’il est un réel savoir, une magnifique source d’enrichissement. En ce sens, il peut vraiment avoir un impact sur nos vies.


Le rêve, plutôt qu’un délire, serait donc une hyperacuité ?
Il peut avoir la fulgurance d’une pleine conscience. Il nous renseigne sur nos peurs, nos compromissions, nos dénis, nos conditionnements, mais aussi sur nos capacités. En inversant les codes qui composent notre image du monde, il offre un relevé de sens inédit et parvient à révéler le désir qui secrètement nous soutient et arme nos vies. Il a le pouvoir d’annoncer ce qui arrive, et de mettre entre nos mains la possibilité d’y répondre – avant que le corps ne tombe malade, que l’accident ne survienne…


Voilà qui interroge la « vérité » de notre réalité ordinaire !
Même les scientifiques ont aujourd’hui du mal à parler de « la » vérité. Une vérité le reste jusqu’à ce qu’une nouvelle théorie vienne affiner, déplacer, voire remettre en question la manière dont on voyait le monde jusque-là. Malgré tout, ce qui est troublant, ce que je ressens subjectivement, c’est qu’il y a parfois des moments « de vérité ». Par exemple, lorsqu’un patient parvient à traverser un épisode de son passé, tout à coup, des éléments se rejoignent et s’alignent, un changement d’axe s’opère, ressenti comme une conversion. Ces moments de révélation intime font vérité. En ce sens, le rêve n’est pas le contraire de la vérité, mais sa traduction la plus directe.


Peut-il alerter sur des événements qui dépassent l’individu ?
Il existe plusieurs registres au rêve, comme il y en existe plusieurs à la conscience. Certains puisent dans des éléments beaucoup plus vastes que le moi et touchent à l’universel, en informant de l’état du monde ou d’un événement à venir. Ils anticipent, pressentent. Un ouvrage a ainsi recensé les rêves qui avaient été faits avant la seconde guerre mondiale ; c’est fascinant de voir comme tout était déjà là, décrit…


Ces rêves démontrent-ils l’amplitude de nos capacités de perception ?
Je les crois bien plus vastes que ce que peut en explorer notre conscience ordinaire. Dès lors qu’on se branche sur une dimension qui dépasse la lucarne très étroite du moi, nous pouvons capter des tas d’informations, qui se retranscrivent dans nos rêves. C’est ce qui lui donne sa capacité prémonitoire et de transmission de savoir. Comme cette personne réveillée en pleine nuit par la vision d’un accident, bien réel, à des kilomètres de là ; ou celle qui rêve d’un événement ayant eu lieu trois générations auparavant, dont elle ignorait tout, mais qui s’avère vrai... Ces faits troublants bousculent nos visions du monde, au même titre que les synchronicités et la télépathie. En analyse, il m’est arrivé plusieurs fois de penser la même chose que mes patients, exactement au même moment ! Nous n’avons pas fini d’explorer les facultés du cerveau, sa plasticité, ce qu’on en active ou désactive au quotidien. Nous ignorons de quoi nous sommes capables. Des expériences au MIT ont par exemple montré que notre corps peut anticiper un événement de plusieurs secondes. Notre réactivité psychique précède le conscient.


De quoi bouleverser notre rapport au monde…
Hegel disait que nous rêvons uniquement parce que nous ne sommes pas en rapport avec le tout. Le rêve et son mystère sont des modalités du réel. Nous rêvons tous, toutes les nuits, même si nous ne nous en souvenons pas. Le rêve transcende les frontières : il n’a pas de limites, de bords, de hiérarchie. Il ignore le temps, fait aussi bien avec des éléments du présent, des événements du passé, une histoire vieille de mille ans ou de choses à venir. Il associe des souvenirs à des pensées, des émotions sédimentées à des impressions reçues d’ailleurs, des vécus personnels à des données culturelles. Les échelles de valeur, d’urgence, de grandeur n’y sont pas respectées. Le rêve rend aussi poreux le rapport entre l’intérieur et l’extérieur, le visible et l’invisible ; il essaie d’échapper à la dualité parfois un peu simpliste entre le conscient et l’inconscient, en étant ouvert aux connexions, à cette intelligence perceptive du monde qui est bien plus vaste que le moi.


Au fond, le rêve est-il un éveil ?
Il est un éveil à une autre conscience ou prise de conscience. Il est tout à la fois l’envers de la raison et le lieu où elle est le plus efficace. Beaucoup de penseurs et de scientifiques ont ainsi trouvé en songe ou en vision des pistes, des réponses ou des solutions.


Preuve aussi de l’étonnant pouvoir de création qui est en nous…
Le rêve est fascinant. Je suis analyste depuis vingt ans, et je ne m’en lasse pas ! Il utilise tout : des lettres, des images, des métonymies, des déplacements, des répétitions, des mises en espace, des scénarisations, un détail pour désigner l’essentiel… Le réservoir à son actif semble quasiment infini. Son mode opératoire, c’est le renversement constant. Face à une frustration, il va halluciner une satisfaction. Si vous rêvez d’être poursuivi, il faudra vous demander ce que vous poursuivez, vous ! Il faut prendre soin de ce qui, en nous, est capable de rêve. Et ne pas avoir peur de nos capacités de vision.


Est-ce un chemin vers la liberté ?
Le rêve nous invite à décaler sans cesse notre angle de vision, ainsi qu’à être ouvert à l’inconnu, à l’inattendu, à l’inexploré. C’est une forme de dissidence absolue : personne ne peut commander aux rêves, c’est le lieu où s’exprime le principe de liberté inaliénable de l’être humain. Il nous fait comprendre que la résistance à une vie plus haute, plus forte, plus intense, n’est pas dans la réalité extérieure, mais en nous. En ce sens, il est un appel à une révolution intime, au retournement de l’être. Il nous met sur cette piste… tout en nous en montrant les ambivalences : il y a toujours un prix à payer pour assumer sa liberté. Être libre, c’est sortir de l’enfance, renoncer à une certaine sécurité. Est-on prêt à cela ? Le rêve va voir dans la nuit, nous confronte à nos choix.


Agit-il de lui-même ou faut-il l’interpréter pour qu’il prenne sa puissance ?
Je constate que les gens qui se souviennent bien de leurs rêves, qui peuvent s’y relier et les relater facilement, avancent plus vite que les autres. En analyse, c’est un turbo phénoménal. La première étape est de s’ouvrir à eux, en formulant le souhait de s’en souvenir. Un rêve que l’on se remémore agit déjà, à condition de lui donner une substance extérieure en l’écrivant ou en le racontant. Après, je trouve intéressant de voir ce qu’il a à dire plus profondément, en tout cas de se laisser interroger par lui, d’associer autour. L’imagination est une force immense, qui a des choses à nous apprendre. Pour moi, elle est tout sauf trompeuse. L’ouverture au sensible, au subtil, à l’énigmatique, permet d’être plus créateur de sa vie.


Les rêves lucides sont-ils aussi efficaces ?
Quand un patient n’a pas accès au contenu de ses nuits, je travaille avec lui en rêve éveillé, par des associations libres, qui lui permettent de se relier à son imaginaire et à des expériences passées, intuitivement migrantes du rêve. Quand je m’absente un long moment, je conseille à mes patients, s’ils ont des angoisses matinales ou font un rêve perturbant, de consacrer une demi-heure à une séance d’écriture automatique, sans censure, puis de laisser reposer une journée. En reprenant le texte, ils s’aperçoivent que sous ses airs totalement débridés, il recèle des éléments qui indiquent des issues, pointent déjà vers un après.

Intelligence du rêve, Anne Dufourmantelle
Manuels Payot (Février 2012 ; 173 pages)









Source : www.inrees.com



mardi 17 septembre 2013

C'est la rentrée des series tv !

Quelles sont les nouveautés qu'il ne faudra pas manquer, y a-t-il du neuf à espérer côté télé française, des pépites étrangères qui risqueraient de nous passer sous le nez ?


Pierre Langlais, dans son excellente émission sur le mouv' "Saison 1 Episode 1", accompagné de trois journalistes spécialistes du sujet, nous proposent un tour d'horizon assez complet afin de nous aider à faire notre agenda de la saison.

Ce qu'il faudra voir, les nouveautés, les retours, les attentes, c'est ici :



Lien vers le site de l'émission : www.lemouv.fr



En complément : en 6 minutes 30 la rentrée des séries en vidéo, toujours avec Pierre Langlais




+ agenda des diffusions sur les chaînes françaises : www.telerama.fr



Le véritable changement c'est l'abandon


"On a l'impression de changer alors qu'on ne fait que prospérer spirituellement en accumulant des savoirs, des expériences ou des pratiques... Le changement véritable vient d'un abandon, pas d'une accumulation." Yvan Amar


Photo de thrumyeye


lundi 16 septembre 2013

Albert Jacquard, l'homme qui rêvait d'un autre monde

 
Le célèbre généticien Albert jacquard est décédé ce 12 septembre, à l'âge de 87 ans. Nous l'avions interrogé en octobre 2012 dans le cadre de notre Atlas des utopies, co-édité par Le Monde. Ce chercheur, connu pour ses engagements citoyens, nous avait alors confié ses rêves pour demain : crise ou pas, un monde meilleur est possible, estimait l'auteur de Mon utopie (Stock), et il dépend de chacun d'entre nous. Nous republions cette interview en hommage.

"J’atteins l’âge où proposer une utopie est un devoir" est la première phrase de votre livre Mon utopie. Il existe donc un âge où l’utopie devient une nécessité ?
Nécessairement. Le fait de vieillir, d’avoir de l’expérience, a des conséquences sur les espoirs ou les inquiétudes sur l’avenir. Il est donc naturel, à mon âge, de ne pas se contenter du présent, mais de penser cet avenir. En effet, je constate que ce dernier est mal servi par les gens qui s’expriment actuellement. Les choses essentielles ne sont pas dites. Penser, par exemple, qu’au cours de la dernière campagne présidentielle 2012 on ait pu parler de choses insignifiantes sans pratiquement jamais aborder la question du conflit nucléaire qui se prépare prouve que nous passons à côté de la réalité. Jeune, il m’était difficile de dire cela. Je dois le faire aujour-d’hui, à plus de 80 ans.

Votre constat sur le monde actuel est sombre. Pourtant, vous proposez des pistes pour un monde meilleur. D’où vous vient cet espoir ?
De la logique. Si je n’ai pas d’espoir, si je suis désespéré, alors ça ne vaut vraiment pas la peine de vivre. Est-il possible que demain soit meil-leur qu’aujourd’hui ? Ma réponse est en pure logique : oui, évidemment. Et de qui cela dépend-il ? De moi, de chacun de nous, c’est-à-dire de quelques autres qui sont 7 milliards. Je n’ai pas le droit d’être pessimiste car cela signifierait que j’abandonne l’humanité à son cours absurde. Être un utopiste, c’est essayer d’avoir un avenir lointain raisonnable.

Personne n’a le droit d’être pessimiste ? Même ceux qui ont des conditions de vie difficiles ?
 Heureusement, ce ne sont pas les plus désespérés. Finalement, l’espoir vient de personnes qui réagissent malgré des conditions épouvantables. Ce sont des figures emblématiques comme Mère Teresa qui m’obligent à être non pas d’un optimisme béat qui dit « ça va s’arranger, il suffit d’attendre », mais d’un optimisme qui affirme : « C’est possible, j’en suis sûr, ça dépend des hommes. » Je ne crois pas en l’homme, mais en sa capacité à obtenir des réussites qui rendent l’humanité meilleure.

Quel est selon vous le plus grand défi pour l’homme d’aujourd’hui ?
Je suis obligé de vous répondre : la menace d’une guerre nucléaire. Car si nous n’admettons pas cette urgence, nous allons tout droit à la catastrophe. C’est un thème dont je parle en permanence et sur lequel je viens d’écrire un ouvrage avec Stéphane Hessel, Exigez ! Un désarmement nucléaire total. En effet, il faut le dire et le redire, non pas pour faire peur, mais pour tirer les conséquences logiques de l’absurdité des actes des hommes.
D’autres défis existent aussi, comme celui de prendre notre temps pour créer des êtres à part entière et réaliser une société de rencontres permanentes. Au fond, apprendre à être ouvert à autrui, voilà ce dont il s’agit : faire du temps la matière première et non l’ennemi. Le matérialisme a créé une société où l’on perd son temps alors qu’il ne peut se perdre. Le temps doit être un allié utile à un choix que je fais.

À vouloir penser au meilleur des mondes possibles, n’y a-t-il pas le risque de passer du rêve au cauchemar ?
Le mal existe, mais il est une invention des hommes. Il faut lutter contre. Quand on pense qu’il existe encore des humains capables de torturer d’autres humains, c’est le cauchemar le plus affreux. Or, quoiqu’il arrive, l’idée même d’approuver le mal en ne participant pas est une trahison de la condition humaine. C’est pourquoi je répète souvent la phrase de Théodore Monod, avec qui je manifestais un jour. « Est-ce que vous croyez que notre manifestation à tous les deux sert à quelque chose ? » lui ai-je demandé. Et il m’a répondu : « Je n’en sais rien, mais je sais que je n’ai pas le droit de ne pas y être. »

Diriez-vous que les nouvelles générations qui ont mené les révolutions arabes et conduit le mouvement des Indignés sont utopistes ?
Ce sont des générations qui commencent à exiger. Tant mieux. On a besoin d’elles. L’important est de leur dire : « Continuez à exiger, vous n’avez pas fini. » Être utopiste, oui, mais avec la persévérance qui naît de l’espoir en tout ce qui est réalisable.

 Source : ww.lavie.fr


mercredi 11 septembre 2013

Evasion fiscale, Le hold-up du siècle

Alors qu'il faudrait seulement 30 milliards de dollars par an pour régler le drame de la faim dans le monde, on découvre dans le formidable et très pédagogique documentaire de Xavier Harel, qu'il y aurait 30 000 milliards de dollars, soit les deux tiers de la dette mondiale, qui seraient planqués dans les paradis fiscaux. Ce système d'évasion fiscale fait perdre des milliards aux états et fait grimper nos impôts. L'évasion fiscale a conduit la Grèce à la faillite, une faillite qui nous menace tous si rien n'est vraiment fait. Un vrai scandale dénoncé sur Arte avec beaucoup d'humour pour mieux faire passer la pilule. Visible encore pendant 6 jours en replay. Edifiant ! 

 
 

 




Syrphe sur grand lyseron des haies

Photo d'Aujourd'hui Demain - Cliquez pour l'agrandir

"Parmi les insectes butineurs, il en est un qui suscite bien des malentendus et des confusions, il s’agit du syrphe. Il est souvent victime de sa ressemblance avec la guêpe. Mais ce coup de bluff le protège aussi de ses prédateurs. Il est cependant assez facile à distinguer par sa "taille" qui n’est pas de... "guêpe" ! Son vol est aussi très particulier. Il se déplace de façon extrêmement vive avec des changements de directions brutaux et soudains. On le voit souvent faire de longs sur-place (à la manière des colibris et des sphinx)... autant de choses que ne savent pas faire les guêpes. Il existe de très nombreuses espèces de syrphes qui se donnent toutes des airs de guêpes ou d’abeilles. Ils sont tous totalement inoffensifs et ne piquent pas (pas de dard). Ils sont de plus très utiles. Les adultes, qui se nourrissent de pollen et de nectar, participent de façon très active à la pollinisation. Quant aux larves, ce sont des dévoreuses de pucerons. Eu égard au rôle important qu'il joue dans la nature, le syrphe est un insecte à protéger absolument."

SourceLes visiteurs du soir... et du matin



mardi 10 septembre 2013

Matthieu Ricard, une voie bouddhiste

Passionnant documentaire sur Matthieu Ricard, son engagement sur la voie du bouddhisme, auprès d'associations humanitaires notamment les incroyables écoles en bambou, sa participation à la recherche scientifique sur les effets et les bienfaits de la médiation sur le corps, ses tentatives de faire prendre conscience au forum économique de Davos de l'importance de la prise en compte de l'altruisme, sa passion pour la photographie.

Extrait :


Ce documentaire n'est plus disponible en replay sur arte mais vous pouvez vous le procurer sur le site des Editions Monpartnasse : www.editionsmontparnasse.fr

vendredi 6 septembre 2013

My Blueberry Nights de Wong Kar-Wai

1ères minutes du film légèrement confuses et maladroites qui nous font d'autant plus tombées sous le charme de Norah Jones et Jude Law et de leur amitié naissante.

Nous sommes ensuite embarqué dans voyage tout d'abord envisagé comme une fuite - suite à une rupture douloureuse - qui se transformera au fur et à mesure des rencontres que fera Elisabeth/Norah Jones, en périple initiatique.

Très romanesque et littéraire dans la trame, Wong Kar-Wai nous envoûte avec sa réalisation sensible et expressive, la magnifique et sensuelle photographie du film et ses actrices qui le sont tout autant.
Il nous émeut également, particulièrement avec l'histoire de Arnie (formidable David Strathairn), qui cherche à remplir avec l'alcool le vide laissé suite à une rupture amoureuse.

Vrai travail d'artiste, road movie initiatique, romance chargée d'un parfum d'onirisme soulignée par  BO aux petits oignons...  voici un film coup de coeur que je vous invite à découvrir.



lundi 2 septembre 2013

Manger des fruits entiers réduirait le risque de diabète

Selon une étude américaine, la consommation de fruits entiers, en particulier de myrtilles, de raisins et de pommes, réduirait le risque de diabète de type 2. Les jus de fruits auraient l'effet inverse.

La consommation de fruits entiers réduirait le risque de diabète de type 2. C'est la conclusion étonnante d'une étude américaine publiée hier dans le British Medical Journal (BMJ). En effet, les fruits, et en particulier les myrtilles, raisins et pommes, ont des vertues jusque-là insoupçonnées.
Pour parvenir à ce résultat, Isao Muraki, de la Harvard School of Public Health à Boston, et ses collègues américains, britanniques et singapouriens ont étudié les données issues de trois études de cohorte réalisées sur des adultes américains, entre 1984 et 2009. Ils ont inclus 187 382 participants, ce qui représente 3 464 641 personnes-années.
Pour savoir quels fruits étaient les plus vertueux pour la santé, ces scientifques ont étudié différentes variétés : raisins, pêches, prunes, abricots, pruneaux, bananes, melons, pommes, poires, oranges, pamplemousses, fraises et myrtilles. Les jus de fruits ont également été inclus.
Durant l'expérience, les participants ont répondu tous les quatre ans à des questionnaires reprenant leurs habitudes alimentaires, pour chaque fruit. Ils devaient renseigner la portion standardisée consommée pour chacun d'entre eux.
D'après les résultats obtenus, 12 198 personnes (6,5 % de la cohorte) ont affirmé avoir développé un DT2 durant le suivi. Et la conclusion de ces chercheurs est sans appel.
L'analyse des données indique en effet que le risque de développer un diabète de type 2 est réduit de 26 % pour chaque prise de trois portions par semaine de myrtilles par rapport à une personne qui consomme moins d'une portion par mois.
De plus, ce risque serait également réduit de 12 % pour les raisins et de 7 % pour les pommes.
Mais pour ceux qui raffolent des jus de fuits, pas de quoi se rejouir. Car selon l'équipe de chercheurs, à l'inverse, la consommation de jus de fruits au moins cinq à six fois par semaine est associée à un risque majoré de développer la maladie de 8 % par rapport à une personne qui en boit moins d'une fois par semaine.

Quoi qu'il en soit, cette étude n'est pas la première qui vante les bénéfices pour la santé des fruits. Une étude suédoise publiée le 21 août confirmait l'effet bénéfique d'une consommation de fruits sur le risque d'anévrisme de l'aorte abdominale et de son éventuelle rupture.
Dans cette recherche, les participants qui avaient mangé l'équivalent de plus de deux fruits de taille moyenne par jour, ont vu leur risque d'anévrisme diminuer de 25 % par rapport à ceux qui prenaient moins de 5 fruits par semaine. 

Source : pourquoi-docteur.nouvelobs.com

Joe Songer/AP/SIPA