Sous prétexte d’être un vecteur de la tuberculose bovine, le blaireau est depuis quelques semaines l’objet d’une campagne sans précédent de piégeage dans le département de la Côte d’Or.
S’appuyant sur les résultats d’une première campagne réalisée en 2009 qui a permis de mettre en évidence la présence de la bactérie sur seize blaireaux piégés à proximité de plusieurs élevages bovins infectés, un arrêté préfectoral daté du 4 mars 2010 a été pris pour ordonner la capture de blaireaux à des fins de dépistage de la tuberculose bovine sur l’ensemble du département. Dans le même temps, un autre arrêté préfectoral ordonnait la régulation des populations de blaireaux sur dix cantons plus particulièrement concernés par la maladie.
A ce jour et d’après les chiffres en circulation, plus de deux milles blaireaux ont déjà été éradiqués en trois mois, cette opération devant se poursuivre jusqu’au 3ème dimanche de septembre.
Dans une étude menée sur place en 2009, un comité d’experts spécialisés mandatés par l’Agence française de sécurité sanitaire a confirmé " l’existence fréquente de pratiques d’élevage à risque contribuant à son extension géographique non seulement au sein du département mais également dans les départements voisins". L’étude insiste toutefois sur le fait que l’éradication des blaireaux peut conduire à la déstabilisation et au déplacement des populations. Pareilles destructions sont réalisées depuis nombreuses années au Royaume-Uni où sévi la tuberculose bovine de manière bien plus importante qu’en France. Les suivis qui y sont réalisés démontrent non seulement que cette solution est sans résultat bénéfique mais qu’au contraire elle tendrait à augmenter l’incidence de la tuberculose bovine sur le cheptel bovin. " Le deuxième effet négatif est de focaliser l’attention des éleveurs sur la responsabilité éventuelle mais actuellement improbable de la faune sauvage dans l’infection de leur cheptel bovin" précise encore le comité d’experts.
Sollicité en 1998 sur ce même dossier de la lutte contre la tuberculose bovine, le Conseil de l’Europe indiquait déjà à cette époque " On peut douter que l’élimination des blaireaux ait une utilité, et l’on ne devrait certainement pas y recourir "
Espèce dont les mœurs et la biologie restent relativement méconnus, le blaireau n’est pas classé nuisible. Inscrit à l’annexe III de la Convention de Berne, il fait partie intégrante de notre patrimoine naturel. Sa dynamique de population est très lente. Il est donc à craindre que cette destruction massive entraîne une baisse importante de ses effectifs, voire une disparition locale de l’espèce. Ceci va à l’encontre des engagements de la France en matière de préservation de la biodiversité.
La faune sauvage est une richesse. Ensemble, agissons pour protéger notre patrimoine naturel
Daniel Sirugue association BOURGOGNE-NATURE
Alain Uguen association Cyber @cteurs
Selon Richard Blackbourn, il existe une pléthore d’articles scientifiques concernant l’inutilité des « prélèvements pour analyse » de blaireaux au Pays de Galles afin de lutter contre la TB et signés par les plus grands noms scientifiques britanniques (D W Macdonnald, S. Harris, et d’autres “pointures”) qui en G–B s’engagent (leur nom et leur réputation) pour démontrer l’absurdité de cette méthode de lutte contre une épizootie, généralement transmise par les bovins (déplacements plus ou moins licites de populations ou d’individus) ou parfois la faune sauvage (cerf, sangliers) … Que cette triste opération se déroule en 2010 année de la biodiversité laisse sans voix !
… N’hésitez pas à faire suivre !
Pour signer la pétition :
www.cyberacteurs.org