" Il est urgent d’éradiquer ce principe de compétition qui place
l’enfant, dès sa scolarité, dans une rivalité terrible avec les autres
et lui laisse croire que s’il n’est pas le meilleur, il va rater sa vie.
Beaucoup répondent à cette insécurité par une accumulation stupide de
richesses, ou par le déploiement d’une violence qui vise à dominer
l’autre, que l’on croit devoir surpasser.
Aujourd’hui, on est tout fier lorsqu’un enfant de 5 ans sait manipuler
la souris de l’ordinateur et compter parfaitement. Très bien. Mais trop
d’enfants accèdent à l’abstraction aux dépens de leur intériorité, et
se retrouvent décalés par rapport à la découverte de leur vraie
vocation.
Dans notre jeune âge, nous appréhendons la réalité avec nos sens, pas avec des concepts abstraits. Prendre connaissance de soi, c’est d’abord prendre connaissance de son corps, de sa façon
d’écouter, de se nourrir, de regarder, c’est ainsi que l’on accède à ses
émotions et à ses désirs. Quel dommage que l’intellect prime à ce point
sur le travail manuel. Nos mains sont des outils magnifiques, capables
de construire une maison, de jouer une sonate, de donner de la
tendresse.
Offrons à nos enfants ce printemps où l’on goûte le monde, où l’on
consulte son âme pour pouvoir définir, petit à petit, ce à quoi l’on
veut consacrer sa vie. Offrons-leur l’épreuve de la nature, du travail
de la terre, des saisons. L’intelligence humaine n’a pas de meilleure
école que celle de l’intelligence universelle qui la précède et se
manifeste dans la moindre petite plante, dans la diversité, la
complexité, la continuité du vivant." - Pierre Rabhi
mercredi 31 juillet 2013
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