J’ai lu chez le mystique Angelus Silesius une phrase qui me parle et me touche profondément. Il écrit : « Ami, sois patient. Celui qui veut se tenir devant le Seigneur doit d’abord marcher 40 ans parmi la tentation. » 40 ans, c’est long. Je voudrais tellement tourner la page de mes blessures et de mes fragilités !
Pourtant, Angelus Silesius m’indique l’attitude à avoir. Je crois que c’est là, peut-être, la grande fécondité. L’abandon, c’est peut-être ne plus considérer ses fragilités comme des ennemies à abattre. Ne plus considérer les blessures comme l’adversaire numéro un, mais les accueillir.
Ami, sois patient ! Que celui qui veut se tenir devant le Seigneur soit dans la joie ! La prière c’est cela pour moi : être au fond du fond de nous-mêmes, là où la joie nous précède. Mais il faut d’abord marcher 40 ans parmi la tentation. J’enlèverais peut-être le « d’abord ». On peut marcher 40 ans dans la blessure et l’angoisse et être dans la joie. Ce n’est pas quand j’aurai réglé tous mes comptes avec la vie que je serai heureux.
C’est ici et maintenant, avec mes 1 000 blessures, que je suis déjà dans la joie.
Extrait du Petit traité de l'abandon
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire