Depuis plus de trois siècles, les fondements de la science sont basés
sur une approche matérialiste du corps et de l’esprit où pensées,
souvenirs, rêves et sensations émaneraient uniquement d’une activité
cérébrale mesurable. Lors d’un arrêt cardiaque, l’absence d’afflux
sanguin va priver le cerveau d’un apport en glucose et en oxygène, ce
qui va entraîner une perte de la fonction neuronale. Si l’on suit la
logique de la pensée dominante, aucun souvenir, ni aucune perception
n’est alors possible pendant cette cessation d’activité du cœur et du
cerveau.
Pourtant, ce modèle théorique auquel les scientifiques se réfèrent
depuis la fin du 17ème siècle n’a jamais été véritablement démontré.
Aucune preuve directe n’a jamais permis de déterminer si les neurones de
notre cerveau produisent ou non l’essence de notre conscience, ni
comment ils la produisent. Aujourd’hui, un autre fait marquant est en
train de remettre en question ce vieux paradigme : les Expériences de
Mort Imminente. C’est-à-dire des souvenirs et des perceptions rapportés
par des dizaines de millions de personnes à travers le monde après un
coma avancé ou une mort clinique. Aujourd’hui, de plus en plus de
scientifiques de renommée internationale évoquent l’existence d’une
conscience qui serait délocalisée et ne serait donc pas limitée à notre
cerveau. Bruce Greyson, professeur de psychiatrie, directeur de la
Division of Perceptual Studies et du département de médecine
psychiatrique de l’Université de Virginie aux Etats-Unis, et spécialiste
des EMI, partage ce point de vue : « La présence paradoxale d’une
conscience aigüe, lucide, et de processus de pensée logique pendant une
période d’irrigation insuffisante de cerveau soulève des questions
particulièrement embarrassantes pour notre compréhension actuelle de la
conscience et de sa relation aux fonctions cérébrales. Comme l’ont
conclu des chercheurs, une sensorialité nette et des processus
perceptifs complexes pendant une période de mort clinique apparente
ébranlent la conception d’une conscience exclusivement localisée dans le
cerveau. ».
Selon une étude réalisée par le Dr Pim Van Lommel, médecin cardiologue
hollandais de renommée internationale, publiée en 2001 dans la
prestigieuse revue médicale The Lancet, entre 18 et 20% des personnes ayant été victimes d’un arrêt cardiaque disent avoir vécu une Expérience de Mort Imminente. «
Cette étude a démontré qu’une conscience lucide, avec des souvenirs et
des perceptions, est possible pendant une période d’inconscience, donc
indépendamment du cerveau et de l’organisme, explique Pim Van Lommel,
auteur du livre Mort ou pas (1). Cette conclusion s’est imposée à partir
de preuves incontestables que l’EMI se produit bien pendant la période
de mort clinique, et non juste avant ou juste après un arrêt cardiaque.
Il s’agit d’une expérience authentique, qui ne peut être attribuée ni à
l’imagination du patient, ni à sa peur de la mort, ni à une
hallucination, une psychose, des médicaments, ou toutes autres causes
physiologiques. C’est le caractère prospectif de ces études de cas qui a
permis de le démontrer. Les patients qui m’ont raconté avoir fait une
EMI pendant un arrêt cardiaque avaient perçu clairement leur
environnement, et le récit qu’ils en faisaient pouvait être clairement
vérifié. Si l’hypothèse selon laquelle la conscience et les souvenirs
sont localisés dans le cerveau était exacte, il ne pourrait y avoir
aucun signe de conscience au moment où le cerveau ne manifeste plus
d’activité. Cette situation est considérée dans la plupart des cas comme
la mort clinique, un coma ou la mort du cerveau. Mais, comme l’ont
démontré les études d’EMI, il existe des exceptions à la règle. Cette
découverte nous contraint à reconsidérer la relation entre cerveau et
conscience. Car comment pourrait-on jouir d’une conscience
exceptionnellement lucide pendant une période d’interruption de toutes
les fonctions mesurables du cerveau ? »
Cette étude - la plus importante jamais réalisée sur les Expériences de
Mort Imminente - a bouleversé le milieu médical international, car elle
démontre que la conscience semble ne plus devoir être limitée au
fonctionnement du cerveau.
Où est donc située la conscience si ce n’est pas dans le cerveau, et où va-t-elle pendant une période de mort clinique ?
« Une partie de la conscience pourrait être stockée dans une
dimension non-locale, suggère Pim Vam Lommel. Notre cerveau servirait
seulement de relais à cette conscience non-locale. Il pourrait être
comparé à un poste de télé ou à un smartphone qui reçoit des ondes
électromagnétiques et les transforme en images et en sons. Sa fonction
pourrait être assimilée à celle d’un émetteur-récepteur. Nous sommes
conscients de ces champs seulement quand nous allumons notre télé ou
quand nous décrochons notre téléphone. Pourtant la voix que nous
entendons, les personnes que nous voyons à l’écran ne se trouvent pas à
l’intérieur de l’appareil, ni dans ses composants. Mais grâce à cet
appareil-récepteur, l’information des champs électromagnétiques devient
perceptible pour nos sens. Ce qui expliquerait pourquoi même quand le
fonctionnement du cerveau est gravement compromis, certaines personnes
ont toujours des sensations, des souvenirs et des perceptions. ».
Pourquoi certaines personnes vivent une EMI, d’autres pas ? Fabrice
Muamba aurait-il lui aussi eu ce type d’expérience durant cette période
de mort clinique ? Peut-être le révélera-t-il un jour...
(1) Sortie prévue le 16 mai 2012 (édition Interéditions/Inrees).
Source : www.inrees.com
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