A l'heure où le film Gravity – qui raconte une expédition à 
bord d'une navette spatiale qui tourne à la catastrophe – fait salle 
comble et a déjà propulsé plus d'un million de spectateurs français dans
 l'espace, une étude estime qu'au moins 2 milliards de planètes de 
taille terrestre, en orbite autour d'étoiles similaires au Soleil,
 seraient habitables dans notre galaxie. C'est plus que ce qui avait été estimé jusqu'à présent, rapporte le 
Guardian,
 citant l'étude. La plus proche se trouverait à "seulement" douze 
années-lumière (une année-lumière équivaut à 9 461 milliards de km) et 
est même visible à l’œil nu.
Les scientifiques se sont appuyés sur les données des trois premières années d'observation du télescope Kepler. L
'étude, publiée
 lundi 4 novembre dans les comptes-rendus de l'Académie américaine des 
sciences (PNAS), a été présentée lors d'une conférence sur la mission 
Kepler qui se tient cette semaine à Moffett Field, en Californie.
Des températures sous lesquelles l'eau peut exister
L'étude révèle qu'une étoile sur cinq semblable au soleil dans 
l'univers – soit quelque 55 milliards tout de même – a en orbite une 
planète dont la taille est similaire ou proche de celle de la Terre, et 
qui se trouve ni trop éloignée ni trop rapprochée de leur astre, ce qui 
permet de trouver à leur surface des températures permettant la présence
 d'eau, et donc potentiellement la vie. 
"Ces résultats laissent penser que des planètes comme la Terre sont relativement fréquentes dans toute la Voie lactée", relève Andrew Howard, coauteur et astronome à l'Institut d'astronomie de Hawaï.
Grâce aux informations de Kepler, les astronomes ont en effet détecté
 3 538 exoplanètes potentielles, dont 833 confirmées. Parmi ces 
dernières, 647 sont de taille terrestre, dont seulement 104 se trouvent 
dans une zone leur permettant d'être habitables, et dix paraissent être 
rocheuses comme la Terre.
Des températures trop élevées pour des organismes vivants
Le fait qu'une planète de masse comparable à la Terre se trouve dans 
une zone où elle pourrait être habitable ne la rend pas forcément 
propice à la vie, expliquent toutefois les scientifiques. 
"Certaines
 pourraient par exemple avoir des atmosphères trop épaisses, rendant les
 températures à sa surface trop chaudes pour des organismes vivants, note par exemple Geoffrey Marcy.
 En fait nous ignorons encore l'étendue des types de planètes et de leurs environnements où la vie pourrait exister."
La semaine dernière, ces astronomes avaient annoncé la découverte de 
l'exoplanète Kepler-78b qui, malgré une taille et une composition 
similaires à la Terre, est inhabitable en raison de ses températures, 
qui s'élèvent de 1 500 à 3 000 °C.
"La connaissance de planètes semblables à la Terre, en orbite 
autour d'étoiles relativement proches, simplifiera les futures missions 
de la NASA, et lui permettra de les étudier en détail", explique Andrew Howard. Selon Natalie Batalha, autre scientifique de la mission Kepler, 
"d'ici
 une cinquantaine d'années nous serons capables d'observer les 
caractéristiques de l'atmosphère de ces exoplanètes et ensuite 
l'objectif sera de prendre des images de bonne qualité de leur surface, 
voir la topographie et chercher les signes de la vie".
Avec un fonds alloué de 600 millions de dollars, la mission Kepler a 
été lancée en 2009 pour scruter pendant au moins quatre ans plus de 100 
000 étoiles ressemblant au Soleil, et situées dans la constellation du 
Cygne et de la Lyre, dans notre galaxie. Sa mission a été prolongée une 
première fois en novembre 2012.
  
En juin déjà, des astronomes de l'Observatoire européen austral 
avaient découvert dans la constellation du Scorpion un système solaire
 "doté d'une zone habitable bien remplie", avec trois 
"super-Terres" où les conditions seraient compatibles avec l'existence d'eau liquide.
Source : 
lemonde.fr