Ce qui contrarie le plus l’humilité ce
n’est pas la connaissance de ses compétences, ni de ses talents comme
dit l’Évangile, mais c’est la prétention. Quand je prétends maîtriser la
vie, ou vouloir changer l’autre, je m’éloigne de la terre.
Il me plaît
que le mot « humilité » contienne la racine humus, la terre, qui nous
rapproche aussi de l’humour. L’humour peut facilement – enfin, quand il
ne consiste pas à se moquer de l’autre – nous rapprocher de la terre,
de ce que nous sommes vraiment. Un auteur anglais a dit : « Les
commodités, les toilettes, c’est le lieu pour apprendre l’humilité. »
L’humilité, c’est être juste à sa
place. Elle se conjugue également, comme pour Spinoza, avec un
acquiescement total à soi. Celui qui se dénigre va mendier à l’extérieur
l’acquiescement, le bonheur, le plaisir, la joie d’être. Tandis que
l’humble, parce qu’il « colle » à la réalité, n’a pas besoin d’importer
le bonheur. Le suffisant et celui qui se dénigre sont loin de
l’humilité. Le premier se coupe du monde en ne comptant que sur
lui-même. Le second se coupe de lui-même en ne comptant que sur les
autres.
Ce qui m’aide à m’approcher peu ou prou
de l’humilité, c’est la consigne d’Épicure qui disait en substance que
quand un autre nous critique, c’est un gain plus qu’une perte. J’aime
l’idée que l’humilité, ce n’est pas se formaliser des remarques des
autres, mais juste être en accord total avec la réalité du moment. Je ne
suis pas ce que j’étais hier, je ne suis pas ce que je serai demain, je
suis humblement ce que je suis ici et maintenant. Être humblement, là,
signifie totalement, pleinement, joyeusement.
Découvert sur : le site de phytospiritualité

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